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lundi 25 avril 2011

Deux projets pour un assassinat

Deux projets pèsent sur une réalité bien assombrie par une couverture de réformes irréfléchies et un avenir étouffé par une avalanche de doutes et de malaises tous azimuts.
Le premier concerne les regroupements d’écoles pour créer des structures de grandes tailles, plus adaptées, nous dit-on, aux réalités d’aujourd’hui, et de nature à permettre une gestion plus efficace de l’école dans son fonctionnement au quotidien, comme dans son administration.
Le second se nomme « école du socle », qui ne peut se décrire que comme une mise sous tutelle du collège, d’une école complètement affaiblie et désorientée par les ravages de fond de ces dernières années.
Les deux ont en commun une volonté de faire des économies de moyens de tous ordres et d’en finir avec l’esprit de l'École Républicaine.
Concernant les regroupements d’école,
la menace qui pèse sur les structures les plus petites est patente, alors même que ces établissements de proximité, souvent en zones rurales, sont au cœur de la vie locale.
D’une façon générale, c’est le système de fonctionnement global du Premier Degré qui est remis en cause : alors même qu’il serait indispensable d’offrir à chaque école des moyens d’actions et de décisions par le biais d’une direction forte dotée d’un niveau de responsabilité motivant, c’est le contraire qui est à l’honneur.
Les mesures de regroupement prévues pourraient bien signifier la fin de service de milliers de directeurs de petites ou moyennes écoles et pourquoi pas, à terme, une « loterie » pour ne garder qu’un responsable sur trois ou quatre dans des dimensions administratives parfaitement inadaptées ?
Sur les 57 800 directeurs en place, seuls quelques centaines seraient amenées à subsister !
Concernant l’école du socle,
qu’il s’agisse des personnels du secondaire ou des professeurs des écoles, personne ne s’y est trompé.
L’assimilation d’entités aussi différentes que l’école et le collège ne peut avoir que des conséquences délétères pour l’enseignement public dans son ensemble.
Comme dans le cas des regroupements d’école, c’est la structure administrative, tournée pour son essentiel vers des économies de moyens, qui mettrait à mal un fonctionnement dont il est devenu un lieu commun de dire qu’il est dévasté par des années de pédagogisme et de réformes à la va-vite et à l’emporte pièce.
Les exigences de l’école et du collège n’ont pas grand chose à voir en termes de relations avec les familles, de proximité avec les élèves, de besoins administratifs et pédagogiques.
En outre, dans une telle situation, l’école maternelle pourrait être menacée, sa disparition pourrait faire partie du programme.
La diversité et l’évolution des publics, les pluralités sociales et culturelles ne font que renforcer un besoin d’attributions spécifiques et de fonctionnements les plus divers et les plus adaptés possibles dans un cadrage national.
En prônant l’inverse, c’est une bien grande responsabilité que prendraient les décideurs ou les partisans d’un tel projet, s’il devait voir le jour.
Il serait aussi un recul sans précédent de l’esprit de l’école alors qu’elle doit retrouver sa place dans la société en revenant à ses missions essentielles et en retrouvant son rôle d’ascenseur social.
La raison d’être d’une organisation indépendante et attachée aux valeurs de la République trouve ici une ambition à sa mesure en dénonçant des pistes dangereuses et en tentant de rassembler pour faire échouer ces projets nocifs.
Philippe Charbonnel
Secrétaire général du SNE-CSEN

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